mercredi 3 janvier 2007

Tsunami sur la Guadeloupe - Hypothèses

D'après le site de abcazenave
En japonais, le mot « tsunami » signifie « grande vague dans le port ». On nomme ainsi les raz-de-marée déferlants qui détruisent tout sur leur passage.

Les tsunamis ont des origines diverses : séismes sous marin ou glissements de terrain sous-marins ou volcan actif. Dans ce cas, c'est l'arrivée brutale en mer d'avalanches de débris qui déplace la masse d'eau et provoque une onde de très grande énergie. C'est elle qui se propage ensuite à la surface de l'océan à la vitesse d'un avion. On sait que la déstabilisation d'un des flancs d'un volcan, s'effectue brutalement et déplace des volumes de plusieurs dizaines de kilomètres cubes. Tout le pan de volcan qui s'écroule provoque une avalanche de débris très rapide et très mobile. Elle peut atteindre des vitesses d'écoulement supérieures à 50 mètres par seconde et s'écouler sur plusieurs dizaines de kilomètres. On imagine facilement les effets dévastateurs à terre de tels déversements. Ils détruisent des espaces qu'ils ensevelissent sous plusieurs dizaines de mètres d'épaisseur de dépôts. Mais peut-on prévoir les répercussions en mer ?

Le problème se pose pour la plupart des îles dotées de volcans actifs proches des côtes. En effet, si l'édifice s'effondre, les avalanches atteignent très rapidement le rivage et pénètrent en mer. Quels seront les effets de telles masses arrivant brutalement dans l'eau ? On sait qu'une vague importante va être générée et se propager. Mais quelles seront ses dimensions, sa vitesse, et quelle sera sa puissance quand elle déferlera sur les côtes avoisinantes ? Autant de questions auxquelles la modélisation numérique tente de répondre.

Catastrophes historiques. Nos laboratoires se sont attaqués au problème de l'évaluation du « risque tsunami » sur les îles volcaniques de l'arc antillais. Ces îles ont déjà subi de tels événements et sont donc susceptibles d'en subir d'autres. Pratiquement tous les volcans actifs ou éteints de l'arc ont connu des déstabilisations de flanc. Parmi les volcans des îles françaises, la Soufrière de la Guadeloupe est celui qui en a connu le plus : cinq épisodes ont été répertoriés au cours de son histoire, le dernier s'étant produit il y a 3 100 ans(1). Les volumes mis en jeu sont faibles, de l'ordre de quelques dixièmes de kilomètres cubes, mais les plus grosses avalanches atteignent la mer. A la montagne Pelée, en Martinique, ces effondrements sont rares. On connaît un seul événement qui date d'au moins 25 000 ans, mais il s'agit d'un phénomène de bien plus grande ampleur. Une avalanche de plus de 10 kilomètres cubes a dévalé le flanc sud-ouest de l'édifice(2) pénétrant entièrement dans la mer.

L'événement le plus récent a eu lieu sur l'île de Montserrat, située à 50 kilomètres au nord-ouest de la Guadeloupe (voir image ci dessus). Les risques liés à l'éruption ont entraîné l'évacuation des deux tiers des 11 000 habitants. En juillet 1995, le volcan Soufrière Hills est entré en éruption après plus de trois cent cinquante ans de repos. Après une activité explosive phréatique, un magma visqueux a atteint le sommet du volcan, édifiant un dôme de lave solidifiée. Progressivement, ce dôme a rempli puis débordé une partie de l'ancien cratère dans lequel il s'était mis en place. Des explosions et des déstabilisations gravitaires de cet édifice ont provoqué de nombreuses coulées pyroclastiques de cendres et de blocs. D'abord canalisées dans une vallée du flanc est, la Tar River, elles ont petit à petit gagné l'ensemble des vallées environnant le volcan, créant à leur embouchure des avancées allant jusqu'à plusieurs millions de mètres cubes.


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Pour aller plus loin : peut-on prévoir un tsunami ?
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